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LA MARCHANDE D'ORANGES A M. NlZIER DU PUITSPELU f\i le pélican symbolique qui, sur la porte de l'église, partage éternellement, — pauvre régal ! — ses flancs de pierre à ses fils affamés ; ni les tranquilles pigeons qui, de temps à autre, traversent la place et tournent d'un vol lent autour du clocher, comme pour mieux voir l'heure à ses quatre cadrans ; ni les moi- neaux criards combinant dans la rigole et presque sous les talons de l'autorité, personnifiée par un jeune et débon- naire sergent de ville, quelque plan de rapine effrontée, ne pourraient, quand bien même il nous serait donné de com- prendre leur langage, vous dire d'où vient chaque matin, où va chaque soir la vieille marchande d'oranges immobile à l'angle du trottoir. C'est en vain aussi que vous interrogeriez à ce sujet le jeune sergent de ville lui-même, perdu en ce moment dans une contemplation pleine d'extase à l'égard des fenêtres de l'hôtel d'en face, où une bonne robuste secoue sur la tète