page suivante »
ET DU VIEUX PONT MORAND I27 Sur sa cassette, Louis XVI prêta 300,000 livres, sans intérêts; et quelques mois plus tard, il prit à sa charge l'emprunt génois, sans demander aucun remboursement. Cette intervention la sauva temporairement. A cette protection toute paternelle, succédèrent bientôt la Révolution et l'anarchie ; les travaux inachevés furent complètement suspendus pendant plusieurs années. Par le décès naturel ou tragique du plus grand nombre de ses membres, à cette époque néfaste, la compagnie s'était presque évanouie. Elle ne se réveilla qu'avec l'Empire. En allant à Milan pour se faire couronner roi d'Italie, Napoléon Ier s'arrêta quelques jours à Lyon. On lit dans l'histoire de Monfalcon page 1,081 : « Le 12 avril 1805, Napoléon sortit à cheval à six heures du matin, parcourut la rive droite du Rhône jusqu'au con" fluent, fit un examen attentifde la presqu'île, dont il désirait le prompt assainissement, passa sur le pont de la Mulatière et rentra à Lyon par les hauteurs, etc. » Dans sa promenade matinale, Napoléon avait beaucoup admiré cette position, ayant d'un côté la vue des Alpes et de l'autre le gracieux coteau de Sainte-Foi. Je tiens ce récit, de l'officier lui-même qui, ce jour-là , commendait son escorte (14). A son retour à l'archevêché, où il avait été reçu, car c'était alors la seule résidence municipale un peu présen- table, Napoléon offrit à la ville de faire élever un palais impérial à Perrache. Ce fut pour réaliser ce projet, qui la déchargeait d'un