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124 HISTOIRE DES DEUX ANTOINE des Brotteaux, et jouissant du privilège d'un passage d'eau sur le Rhône, se mirent du côté des opposants. L'administration d'alors était aussi peu clairvoyante que la ville; l'exécution du projet Morand, a été la plus grande cause de l'augmentation considérable de la fortune des Hospices, par l'énorme plus-value apportée à leurs terrains. Le talent de Morand lui donnait une certaine autorité ; une société se forma, et la construction du pont fut déci- dée. Le projet, parfaitement étudié, reçut l'approbation du corps des Ponts-et-Chaussées, à la tête duquel se trouvait alors le grand Perronnet, ingénieur du pont de Neuilly que nous venons de citer. On a écrit partout que les travaux durèrent trois ans, c'est une erreur; le pont tout en chêne fut élevé dans l'es- pace de deux années. On le connaît assez pour que nous soyons dispensé de le décrire ; nous dirons seulement, parce qu'on ne les voit pas, que les pieux de fondation, au nombre de plus de 200, furent enfoncés à une grande profondeur. Cela résulte d'un marché passé par Morand, le 22 mars 1772, dont nous donnons plus loin la copie (13). La moitié des pieux livrés devaient avoir dix mètres de longueur et l'autre moitié près de sept mètres ; leur diamè- tre en tête était de cinquante centimètres. Cet ouvrage terminé dans le courant de 1774, n'a donc pas été commencé avant le milieu de 1772. Le succès du pont fut complet. Monsieur, frère du roi, (qui devint plus tard Louis XVIII) passant à Lyon en 1775