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n6              HISTOIRE DES DEUX ANTOINE

   Le pont de la Guillotière est le seul maintenant plus
ancien que moi. Pour ceux qui ne me connaissent pas,
j'ajoute qu'il est de beaucoup, mais de beaucoup mon aîné,
car il a 622 ans de plus.
   L'auteur peut donc dire en toute vérité, que sur les
vingt-cinq ponts de Lyon, il est ou sera contemporain de
vingt-quatre, si Dieu lui prête vie.
   J'étais indécis pour savoir par où commencer; fallait-il
suivre l'ordre chronologique de leur naissance? Fallait-il sui-
vre le cours des eaux, en descendant le Rhône et remontant
la Saône, ou bien faire le contraire ? La gracieuse demande
de la Revue du Lyonnais a tranché la question; c'est par le
pont Morand que je commence, sans savoir quand et com-
ment je finirai.


  L'histoire du pont Morand serait bientôt faite, si je me
bornais à dire comme les guides du voyageur à Lyon :
   Que le vieux pont de bois sur le Rhône, commencé en
 1771 et terminé en 1774 par l'architecte Morand, était
peint en rouge ;
   Qu'il avait dix-sept travées, une longueur de 209 mètres
sur 13 mètres de largeur ;
   Qu'il a parfaitement résisté au choc des glaces en 1789
et à toutes les crues et débâcles qui ont eu lieu depuis ;
   Qu'il fut préservé de l'incendie en 1793, et qu'il
n'éprouva qu'une avarie partielle en 1825, par suite de
l'amoncellement de radeaux échoués contre deux de ses piles.
   Et qu'enfin en 1886, après une existence de 112 ans, heu-
reuse au physique, mais au moral fortement panachée, il
va être remplacé par un autre, dont l'enfantement fut
pénible, sans qu'on puisse faire autre chose au moment où