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LE PREMIER AMOUR D'UN Vieux €rro4>nard ° JETAIT l'heure la plus brûlante de la journée et j'étais accablé de fatigue. Je m'assis un instant, pour me reposer, sur une roche tapissée d'une mousse blanchâtre, qui formait comme une tache éclatante dans le vert de la prairie. Et tandis que le soleil rayonnait là -haut dans sa splendeur, et qu'autour de moi tout reluisait, tout bourdonnait dans l'air et sous les herbes, je me livrais à de vagues pensées, partagé entre l'espérance, le désir et de mélancoliques pressentiments. Je me rappelais et répé- tais instinctivement une des citations favorites de l'abbé Velay : Nescis quid optes dut quid fugias, ita ludit aies. La vie ne se passe-t-elle pas, en effet, à ne savoir ce qu'on doit désirer ou craindre? Sous l'action d'un sang (*) Suite et fin. — Voir le numéro de juin de la Revue du Lyonnais,