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DE MASSILLON 27 unie à une haute intelligence; comme archevêque, une bienveillance et une charité toute paternelle (43). Les développements ne manquent ni de grâce, ni d'ori- ginalité, ni d'ampleur ; dans la première partie la peinture des troubles de la Fronde tient la plus grande place ; à entendre le panégyriste, le lieutenant du roi n'aurait pas hésité d'aller braver l'émeute jusques dans la rue et d'expo- ser sa vie; la seconde partie renferme un parallèle de l'ar- chevêque de Lyon et de Richelieu ; le rapprochement seul est déjà une délicate flatterie. Les réformes, entreprises par le prélat, sont en dernier lieu énumérées avec un soin qui n'en omet aucune. L'état où était abandonné le diocèse, lorsqu'il en prit le gouver- nement, apparaît aussi désolé, aussi lamentable que dans Massillon et les deux morceaux se contrôlent ainsi l'un par l'autre. Le Père jésuite a également tenté de fixer les traits de son héros ; il nous le représente habile et perspicace dans l'examen des affaires privées et publiques, prompt à les débrouiller, sage dans ses décisions, rempli de prudence dans ses desseins et de soin dans leur exécution, doué enfin, au milieu des épreuves, d'une force d'âme sur- prenante (44). (43) « Enituit in subdito rarissima fides, in protège ait» cujusdam mentis sagacitas incredibilis, in prasule paterna benignitas ac benefi- centia. » Laudatio funebris, etc. (44) « Redite in memoriam quee demum illius fuerit in negotiis cum publicis tum privatis penitus introspiciendis sagacitas ot perspi- cacia, qua; celeritas in extricandis, in ponderandis maturitas, in geren- dis cautio, in conficiendis diligentia, qure vis, quod animi robur in sus- tinendis. » Laudatio funebris Camilli etc.