Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
12                 L'HISTORIEN CL1TOPHON

 obligé d'en dénaturer l'orthographe pour en faire un nom de
ville. Céséron se disait en grec Keccepco (génitif Kecoepôoç
ou Reccepoùç), comme on lit dans Ptolémée, et non pas
2ecy,poveuç, nominatif normal de Seoïipovéwç. On voit que
ces deux noms diffèrent complètement; la première lettre
n'est pas du tout la même, la seconde consonne est
redoublée dans Céséron, et la voyelle qui suit n'est pas
non plus semblable; enfin la terminaison est dissemblable
tant au nominatif qu'au génitif. En résumé, il n'y a pas
une seule syllabe qui concorde dans ces deux noms et la
prononciation diffère également en latin et en français aussi
bien qu'en grec. Reccepw, que Pline rend très exactement
par Cessero, doit se prononcer Kessêrô et non Céséro ou
Céséron. Secvipoveôç, en latin Seseroneus, se rend en français
par Seséronée ou mieux Sesironée. Il est vraiment inexplicable
que tant et de si complètes dissemblances n'aient pas été
remarquées par notre célèbre historien, et ne lui aient pas
ouvert les yeux sur l'énorme erreur de traduction qu'il avait
commise.
   Donc Momorus et Atepomarus ne venaient pas de Césé-
ron, mais ils avaient été dépouillés de leur État par un
personnage nommé Séseronée, sur lequel les ouvrages de
Clitophon donnaient des détails restés inconnus pour nous,
parce qu'ils étaient inutiles pour le sujet choisi par l'auteur
du traité des Fleuves. Dès lors, toutes les déductions basées
sur cette méprise, s'écroulent et s'évanouissent, emportant
dans le monde des songe-creux le Lugdunum rhodien et la
colonie celto-grecque.
   Les deux fondateurs de Lyon primitif étaient-ils frères?
On n'en sait rien, mais, à coup sûr, ils étaient Celtes, et
vraisemblablement, d'une province peu éloignée de la nôtre.
Qu'ils aient été Celtes, cela ressort formellement du récit