Revue du Lyonnais » série 5 - n°1 ( 1886 ) » pp.474

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                                PAR


                    Joséphin       SOULAXY




      J|N même temps que paraîtront ces lignes ou peu
         après, s'accomplira un événement littéraire. C'est la
publication, à Lyon, d'un volume de prose de notre poète
Soulary. Le volume est une Å“uvre d'art accomplie, qui
fera la joie des bibliophiles les plus délicats. Le contenu,
on le sait de reste, est digne du contenant. C'est à
MM. Bernoux et Cumin, les éditeurs ( i ) , que nous devons
la bonne fortune de cette publication. Grâces leur soient
rendues pour avoir vaincu l'insouciance modeste du poète,
qui eût laissé dormir éternellement l'ouvrage au fond de
son secrétaire, si l'on ne fût venu lui faire violence, ainsi
qu'il le raconte dans une préface humoristique.
   Le piquant de cette préface, c'est qu'elle commence pré-
cisément par une spirituelle fable que Soulary écrivit jadis
contre les éditeurs en général. Est-elle bien équitable? Ce
n'est pas là la question; il nous suffit qu'elle soit char-
mante. Les éditeurs sont assez malmenés par les auteurs,
surtout lorsque ceux-ci sont à leurs débuts. On nous cite
toujours les livres avec lesquels les éditeurs se sont « en-



   (i) Voyage autour d'un tiroir, i vol. in-8. Lyon, Bernoux et Cumin,
rue Mulet, 9. Le volume sort des presses de MM. Schneider frères, et
est orné de deux splendides portraits à l'eau-forte.