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                   A LA SALLE DE DANSE                     2O5

ché de pâtissier. Mais quel artiste, Monsieur ! Quant à
Randin il avait succédé à Hubaut, lequel, comme vous
vous en souvenez sans doute, avait succédé aux demoiselles
Comte.
   « Vous vous rappelez? N'est-ce pas vers 1828 qu'Hubaut
installa ces belles balances, ces balances-monstres, qui firent
tant de bruit ? — Vous savez, il y avait, au milieu de la
banque, une grosse colonne de cuivre qui supportait deux
immenses bras, auxquels étaient appendues non pas une,
mais deux paires de balances étincelantes comme de l'or. De
cette manière les demoiselles de magasin pouvaient peser
pour deux clients à la fois. Tout Lyon courut pour voir ces
balances, tant on trouvait cela beau et extraordinaire.
   « Il y avait une demoiselle de magasin, une brune, avec
des yeux très doux, un peu gravée, qui se tenait vers la
balance de droite. De ce côté-là les bonbons étaient meil-
leurs, bien meilleurs.
   « Le dimanche, le cœur palpitait un peu quand on allait
à l'école de danse, une grande diablesse de salle voûtée, en
rue de la Gerbe, où elle venait aussi quelquefois prendre
des leçons. — Mais du 1" décembre au 15 janvier, adieu
la danse. — J'ai oublié son nom. Vous vous le rappellerez
peut-être? »

  J'avais signé Lugdunensis.


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  Trois jours après, par l'intermédiaire du journal, m'arri-
vait une lettre. Je tournai et retournai l'adresse. Tiens, me