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         LA NATIONALITÉ CELTIQUE ET LE DIEU LUG                   167

sage de l'Histoire romaine de M. Mommsen, où ce maître
illustre, par un de ces accidents si rares chez lui, donne le
puissant appui de son nom à une doctrine erronée. Voici
ce passage dont M. Allmer, en l'abrégeant, exagère l'inexac-
titude : « Les Celtes de l'Angleterre proprement dite étaient
tout à fait semblables à ceux du continent; nom de peuple,
croyances, langue, étaient communs aux uns et aux autres.
La nationalité celtique du continent avait trouvé un appui
dans celle de l'île; à son tour la Gaule romanisée exerça
forcément son action sur le pays qui est aujourd'hui l'An-
gleterre; et ce fut à elle surtout que Rome dut de pouvoir
s'assimiler la Bretagne avec une si étonnante rapidité. Mais
les habitants de l'Irlande et de l'Ecosse appartenaient à une
autre race et parlaient une autre langue ; vraisemblablement
le Breton comprenait leur gadhélique aussi peu que le Ger-
main la langue des Scandinaves. Les Calédoniens sont
dépeints tout à fait comme des barbares de l'espèce la plus
sauvage et quant aux peuples d'Eiïn, alors Iverna, c'est à
peine si les Romains ont eu un contact avec eux. Le prêtre
du chêne (der-wydd, druida) exerçait ses fonctions sur les
bords du Rhône comme en Anglesey, mais ni dans l'île de
l'Ouest ni sur les montagnes du nord (2). »
   Tel est le passage que M. Allmer rend ainsi : « Les an-
ciens habitants de l'Irlande, Iverna, non plus que ceux de


che par aucun lien à la prétendue fête nationale de cette divinité. Enfin,
les traditions et les légendes irlandaises ne peuvent servir à résoudre
ce problème de mythologie celtique, par le motif que les habitants de
l'Irlande ne faisaient pas partie de la nationalité celtique. — On remar-
quera, d'ailleurs, que l'étude de M. d'Arbois de Jubainville répond
aussi à plusieurs objections présentées, dans l'article qui précède, par
M. Steyert. {Note de la Rédaction.)
    (2) Mommsen, Roemische Geschichte, t. V, 2e édition, pp. 168-169.