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82                 LÉ COMMERCE LYONNAIS

 autant de moyens de communication : par le Rhône avec
la Méditerranée et par conséquent avec l'Italie, l'Espagne
 et les contrées du Levant; plus facilement encore avec
l'intérieur du royaume, avec le Dauphiné, la Provence, le
Languedoc et même la Guyenne, par le canal du Languedoc;
avec les provinces de l'Est, par la Saône et ses nombreux
affluents, qui amenaient les produits de l'Alsace, de la Lor-
raine et de la Champagne; par Roanne, dont Lyon est à
 12 lieues seulement, avec la Loire, qui permet d'entrer en
relations avec le littoral de l'Océan, avec Paris et toutes
les provinces du centre; jusqu'en Allemagne, en Piémont
 et dans le Milanais, où l'on envoyait des marchandises par
la Suisse et la Savoie.
    Ces détails, qui peuvent paraître sans intérêt, sont pour-
tant nécessaires pour faire apprécier l'importance du com-
merce dans toute la partie de la France qui, en quelque
sorte, dépendait de Lyon. Bien d'autres causes contribuè-
rent aussi à développer et à étendre ce négoce, que les
exportations seules rendaient déjà considérable. Lyon était
le point central où aboutissaient un grand nombre de
routes, et souvent, même pour un trajet très court, il fal-
lait faire un détour et passer par cette ville. C'est, du reste,
ce qui soutint son crédit, malgré tous les droits et les im-
pôts qui pesaient sur les habitants.
    Mais, au nombre des causes de ce mouvement perpétuel,
citons surtout les foires dont nous avons déjà parlé. Ces
foires succédèrent à celles de Brie et de Champagne, qui
n'avaient cessé d'exister que parce que tout le commerce
s'était brusquement porté à Genève. Louis XI, informé du
tort que faisait au royaume cette immense exportation d'or
et d'argent, pensa, très judicieusement du reste, que, puis-
que le mouvement commercial se faisait vers le Sud-Est, il
n'était pas nécessaire de l'en détourner. Il chercha seule-