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L€ RUffiéRO 21 0f\ -W-NE affaire m'obligeait à revenir au chef-lieu de £ m Rhône-et-Cévennes, que j'avais visité huit jours ^ ^ A . auparavant. Ce devait être une simple station de quelques heures. Arrivant vers l'heure du dîner, je me proposais de régler, dans la soirée, l'affaire qui motivait mon retour et de reprendre, le lendemain matin, mon itinéraire interrompu. Le train eut une heure de retard : tomber sur un train en retard est une malchance dont je suis coutumier, mais dont je n'ai pas su encore prendre mon parti. J'arrivai agacé, je dînai mal, et, par surcroît, une averse me surprit, dé- pourvu de parapluie, tandis que je me rendais de l'hôtel chez la personne de qui j'avais affaire. Cependant, les choses se passèrent bien. Comme à l'or- dinaire, il me fallut, tout en causant, accepter trois ou quatre verres de ce vin blanc de la côte, d'où s'échappe comme une flamme légère qui vous prend aux narines, chemine doucement au cerveau et s'enfuit en tournoyant autour de vos tempes, laissant après son passage une fraîche moiteur. Au moment où mon amphytrion me reconduisait : « A propos, dit-il, vous descendez toujours au Faisan-bleu. Vous savez ce qui est arrivé, la semaine dernière, après votre départ? — Non certes. — Un voyageur s'est tué en plein N° i. — Janvier 18S6. 3