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26                       LES AVOCATS

eux, mais chez leurs auditeurs. En 1364, l'archevêque de
Lyon a un procès en Parlement, et sa cause est si mau-
vaise que P. de Fétigny, effrayé du langage sévère qu'a
tenu le procureur général, a hésité un instant à défendre
un client si compromis. En effet, l'archevêque, a fait
chasser et maltraiter les gens du roi, qui construisaient, des
fortifications autour de sa ville épiscopale. Il n'est même
pas bien certain qu'il ne les ait pas malmenés lui-même.
Son avocat a réponse à tout. Ce qui s'est fait a eu lieu sans
l'aveu de l'archevêque, et quant à la part qu'il aurait prise
personnellement à l'expulsion des gens du roi, bien est vray
que il ala aucunes fois auxfossez un baston en sa main, Mais
c'était par contenance et sans aucun vilenner » (1).

   Breviter. On l'oubliait aussi, puisque le Parlement ne
cesse de recommander la brièveté, soit dans les plaidoiries,
soit dans les écritures. Les avocats faisaient, en effet, des
écritures, et elles étaient payées sans doute à tant le rôle,
car leurs clercs, dont l'un, en 1473, s'appelait Petit-Jean,
comme le portier dans la pièce des Plaideurs de Racine,
laissaient déjà de larges intervalles entre les mots et entre
les lignes.

   Ornate. Cette qualité était souvent peu d'accord avec la
précédente ; le goût est si changeant ! L'avocat parlait en
français, quod fit, disait l'avocat-général Lemaistre, propter
excellentiam lingue gallicane. Toutefois, lorsque des étrangers
de distinction venaient assister à l'audience, l'avocat parlait
latin en leur honneur, cette langue étant alors celle de toute
l'Europe. Il arrivait souvent aussi que des phrases françaises
se trouvaient émaillées d'expressions latines. C'est ce que


     (1) P . 246, 247.