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284             QUELQUES LETTRES INÉDITES

   Il y a quelques jours, j'en parlai à un correspondant de
l'Ain qui me consultait sur un candidat. Il appartient à ce
département, que ne s'y présente-t-il ?
   Quant à moi, je ne puis rien faire personnellement, vous
le concevez. Je suis prisonnier et ne puis quitter la maison
de santé où je suis détenu.
   Une adresse a été envoyée aux exilés et à Quinet dans le
nombre. Y a-t-il répondu ? Non que je sache. C'était le cas
cependant, et son silence montre assez qu'il n'est pas décidé
à rentrer et à prêter serment. Je ne le blâme pas, mais s'il
ne veut pas prêter serment, pourquoi ne rentre-t-il pas ? Il
s'inspirerait de l'esprit public qu'il ne connaît pas et pour-
rait servir la cause par des écrits mieux en rapport avec le
 sentiment général.
   Assurément, j'aimerais beaucoup mieux le voir à la
Chambre que les élus de 1863. Mais encore faut-il qu'il s'y
prête.
   Je ne mettrai pas, en ce qui me concerne, obstacle à ce
 que vous souhaitez, s'il est accepté et s'il accepte.. Quant
 à prendre une initiative, je ne le saurais.
   Ne m'en veuillez pas de ma franchise ; elle n'est animée
d'aucune hostilité pour Quinet. Les luttes de la politique
m'ont amené à glisser sur les fautes, quand elles n'excluent
 pas les convictions.
                                                   Ch. D.


          CITOYEN,

   Je suis de retour de Belgique et je vous adresse ces
quelques lignes pour vous avertir que je ne suis pas mort.
J'espère bien que vous êtes vivant aussi, bien vivant ; par
conséquent je compte sur une lettre de vous bientôt, alors
je vous écrirai un peu plus longuement.