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                       LA
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 naire de naïves légendes chrétiennes, a remarqué que, si on
interroge les paysans à ce sujet, ils ne manquent pas de
vous répondre que « nos ancêtres, au temps où ils étaient
sauvages, cuisinaient dans ces vases », et ils racontent une
merveilleuse légende de saint Martin, dont le fonds est à
peu près le même partout. Que les Troglodytes, les Celtes
ou les autres envahisseurs aient songé à cuisiner dans ces
vases, il n'y faut pas penser un seul instant. Les auteurs
constatent qu'ils vivaient des fruits que la terre produit na-
turellement, de venaison fraîche, de lait ou de la chair rôtie
de leurs troupeaux; la cavité, dont nous parlons, eût fait, il
faut l'avouer, une marmite peu commode, car elle eût été
impossible à échauffer, malgré son peu de capacité. Ils
avaient, au surplus, à la violette, des vases en terre pour la
confection de leur nourriture, ou le dépôt de la bière (i) ou
du lait. Lorsqu'ils présentaient à boire, ils offraient dans des
cornes de bœuf sauvage ou dans un crâne humain, faisant
ainsi allusion à leur adresse à la chasse ou à leur valeur à
la guerre.
  On est donc forcé de reconnaître que ÃEcuelk de saint
Martin avait un tout autre usage : nous allons essayer de
préciser sa destination.
  Les superstitions, qui accompagnent d'ordinaire les Pier-
res à Ecuelles, h Fontaine ou le Lit de saint Martin, attestent
une idée religieuse : c'est ce qui explique qu'elle soit de-


par notre savant collègue de la Société littéraire de Lyon, M. le con-
seiller L. Niepce, qui a écrit, dans la Revue du Lyonnais de 187S,
p. 173, un travail fort curieux sur les pierres à écuelles et à bassins du
Lyonnais.
   (:) Tous les auteurs anciens rapportent que les Celtes qui semaient
du froment, de l'orge ou du millet, s'en servaient pour faire de la bière:
c'était leur boisson ordinaire. Ils la nommaient Cervisia ou Zvthits.