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380 LA MER SAHARIENNE à la date relativement récente de sa formation. Des deux autres, le premier, M. Fuclis, y a vu une chaîne rocheuse de grès et de calcaires compactes qu'il attribue, sans preuves bien précises, à la période éocène, chaîne traversée par deux grandes coupures voisines où l'on pourrait facilement voir les estuaires du fleuve Triton et l'île d'Hérodote, Scylax, etc. L'autre, M. Pomel, n'y a constaté que des alluvions continentales, formées d'argiles et de gypse. On n'a donc là que des observations contradictoires, sans précision suffisante, mais qu'il est possible, sans doute, de concilier en faisant remarquer que les trois différentes désignations des explorateurs doivent s'appliquer à des localités diverses, bien que voisines. M. Roudaire qui a nivelé pas à pas et avec grand soin les deux principales coupures du seuil de Gabès, l'Oued Akarit et l'Oued Melah, n'a vu, sur les berges de ce dernier qui forme le prolonge- ment direct du Chott-el-Djerid, berges profondes parfois de sept et huit mètres, que des alluvions sablonneuses avec de petits lits de macignos en voie de formation à la base et épais seulement de un à trois centimètres. A cet endroit, la largeur du seuil n'est que de 22,500 mètres ainsi divisés: A partir de la mer, un appareil littoral assez peu élevé pour qu'à deux kilomètres à l'intérieur le niveau de l'Oued Melah ne soit encore qu'à un mètre d'altitude. A 10,500 mètres du rivage, une première chaîne de dunes qui cul- mine à l'altitude de 28 m. 45; puis un petit plateau de 6,900 mètres de large, au milieu duquel se trouve un petit Chott, le Chott Hameimet; ensuite, une seconde chaîne de ancienne lagune, séparée du golfede Gabès avec lequel ellecommuniquait autrefois, par un isthme de formation relativement récente, créé selon toute apparence par un de ces soulèvements si fréquents sur la côte septentrionale d'Afrique. »