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-§22 DATE DE LA CRYPTE DE SAINT-IRENEE L'orientation n'est pas une objection plus décisive; cette orientation a dû être primitivement la même pour les deux églises supérieure et inférieure de Saint-Irénée, placées sous le même toit, de manière à ne former qu'un seul mo- nument : Duo lempla tecto condita sub uno. L'identité, pour ainsi dire, entre les deux parties de ce monument était telle que leurs deux autels principaux se trouvaient placés régu- lièrement l'un au-dessus de l'autre. Cette circonstance fut constatée, en 1413, par le patriarche de Jérusalem que le pape Jean XXII avait délégué pour terminer la querelle entre les églises de Saint-Irénée et de Saint-Just. Dans le jugement qu'il porta, ce légat du Saint-Père déclare que le fait avait été vérifié et reconnu exact au moyen d'un fil à plomb suspendu d'un autel à l'autre. L'orientation de l'é- glise supérieure a été modifiée plus tard, dans les divers remaniements que cette église a subis. Je ne saurais admettre, enfin, que ce qui reste de la cons- truction primitive de notre crypte offre des anomalies et des incohérences de style indubitables. D'abord, les calvi- nistes n'ont laissé subsister que les murs, la voûte et l'autel majeur qu'ils avaient fracturé à sa base. Cet autel existe encore, du moins dans ses parties principales. La voûte, sauf la fente causée par l'ébranlement qu'elle a éprouvé, est entière; je l'ai vue à nu, ainsi que les murs tout dépouillés de leurs enduits. J'ai remarqué une sorte de fenêtre en ogive, au-dessus de la porte principale, ouverture qui a été supprimée, rien de plus. Il ne saurait y avoir là des inco- hérences de style , mais seulement une ' innovation mal- adroite, faite au moyen-âge, probablement pour ventiler la crypte. Voilà ce que j'avais à répondre à la critique, d'ailleurs si bienveillante, de ma petite notice sur la date de la crypte de Saint-Irénée. Fût-elle moins ancienne, cette crypte n'en