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/ i64 LKS MONUMENTS DES ARTS mon tour, car ceux qui m'ont devancé n'ont 'pas eu à leur disposition les documents que mes recherches m'ont fait rencontrer, et qui sont encore inconnus et inédits. J'eusse pu me borner à publier ces documents seuls, mais il m'a semblé qu'ils offriraient plus d'intérêt en les plaçant dans un tableau représentant fidèlement les événements contem- porains auxquels ils se rattachent et qu'ils mettront mieux en relief. Toutefois, en écrivant ces pages, je n'ai cédé nullement à des rancunes religieuses ou politiques. Ce n'est pas un acte d'accusation que j'ai entendu dresser contre le protestantisme. Loin de moi cette pensée. J'ai trop de res- pect pour la liberté de conscience et les convictions de chacun, quand elles sont honnêtes et sincères. Je ne cher- cherai donc pas à établir ici que si des catholiques s'ou- bliant parfois dans nos perturbations sociales ont commis bien des actes mauvais, la Réforme qui disait aussi par la bouche de Théodore de Bèze « ne parler que la pure parole de Dieu » a été tout aussi coupable dans bien des circons- tances, à son origine. Les questions de foi n'ont rien à voir dans cette étude. Elle n'a trait qu'à l'Art seul — et je n'a 1 fait que dresser, pour ainsi dire, un inventaire de quelques- unes de ses œuvres enfantées avant le xvie siècle, et dont un grand nombre a sombré pour toujours dans le cruel naufrage « de la prinse de Lyon en 1562 par ceulx de la Réforme. » Cet inventaire était à refaire entièrement; car nos historiens lyonnais, en se copiant les uns les autres, depuis 1562, sans remonter aux sources, ont avancé que dans cette cruelle année tous les trésors de nos églises, toutes les archives et les bibliothèques de la Primatiale ont été anéantis, tandis qu'une bien faible part seulement a dis- paru dans cette tempête. J'ai donc cru devoir rétablir la vérité sur ce point, et refaire une page importante de l'his- toire de Lyon.