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LA MER SAHARIENNE 135 lement. Il est vrai qu'on ignore s'il s'agit là de la même nappe d'eau que celle de l'Oued-Rihr et si des forages poussés dans ces régions à une profondeur suffisante ne donneraient pas, eux aussi, une colonne d'eau jaillissante considérable. La pente générale du Sahara se relève aussi à l'ouest, au-dessous de Larhouat, mais beaucoup plus rapidement qu'au sud. Tandis que l'altitude de Touggourt n'est que de 69 mètres et que Ouargla, situé à plus de deux degrés au sud du Chott Melrhir est à peu près à la même hauteur que Biskra (126 contre 124) qui n'en est qu'à trente mi- nutes au nord environ, on atteint 295 mètres à El-Guer- rara, à un degré de longitude à l'ouest et 403 à Dhâya Oumm ed Dérabin. Il est vrai qu'on se trouve là sur les premiers contreforts du plateau des Béni Mzab qui s'avance comme une haute presqu'île au milieu de la dépression saharienne. Pour apprécier exactement le niveau général de celle-ci, il faudrait contourner au sud cette vaste saillie et descendre au moins jusqu'à la latitude d'El Goléa. Mais ces régions, à peine entrevues durant une courte et triomphale expédition, n'ont jamais été scientifiquement explorées. Tout ce que l'on sait, d'après les rares itinéraires et les quelques données que l'on possède sur ces contrées impénétrables, c'est que le désert se relève insensiblement à peu près jusque sous le méridien de Gibraltar, qui coïncide avec le principal centre des soulèvements du massif de l'Atlas (1), pour re- descendre ensuite, après une ligne de faîte peu élevée, pro- bablement au-dessous du niveau de l'Océan, entre les îles Canaries et le Cap Vert. (A suivre). ELISÉE PÉLAGAUD. (1) Voir les coupes orographiques reproduites par M. Bourguignat. (Malacologie de l'Algérie, t. II, sub fine.)