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126                  LA MER SAHARIENNE




                                I

                GÉOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE


   On ne saurait parcourir avec quelque attention les côtes
de la Méditerranée occidentale sans remarquer, presque à
chaque pas, des traces visibles d'un exhaussement plus ou
moins prononcé et récent du sol. Fort peu marqué dans le
golfe de Lyon, ce relèvement se manifeste dans les Alpes-
Maritimes parles alluvions à argile rouge d'Amibes. Entre
Nice et Menton, les abruptes falaises de la côte sont perfo-
rées jusqu'à une certaine hauteur par les trous des co-
quilles lithophages; sur le littoral ligurien, des terrasses
longitudinales d'alluvions marines attestent (i) un exhaus-
sement post-quaternaire d'au moins quatorze ou quinze
mètres. Dans les environs de Bastia, en Corse, les escar-
pements de schistes serpentineux paraissent sculptés jus-
qu'à une grande hauteur par l'action des vagues, et il sem-
ble difficile d'expliquer, autrement que par un soulèvement
très récent du sol, les amas de cailloux roulés, de maté-
riaux meubles et terreux qui s'étalent en longue traînée sur
la côte, particulièrement aux abords de l'étang de Biguglia.
En Sicile, dans toutes les vallées abruptes et profondes qui
dominent le détroit de Messine, ces amas de cailloutis pren-
nent une extension considérable. On les retrouve sur la
côte d'Afrique, à Guyotville, à Saint-Eugène, aux portes
même d'Alger, comme près de Cagliari, en Sardaigne, où
le soulèvement ne saurait être estimé à moins de 90 mètres


  (1) D'après une communication verbale de M. Issel, de Gênes.