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DE SAINT-IRÉNÈE 103 de départ, une opinion qui nous est commune, assavoir que, du temps de saint Patient, l'architecture était exclusivement latine. Partant de là , vous admettez avec moi, que toute altération des principes caractéristiques de cet art latin est l'indice d'un monument postérieur. Telle est précisément la présence de la fenêtre absidale de la crypte : l'architecture des premières basiliques n'admet aucune fenêtre dans l'abside, donc notre crypte n'est pas de ce style pur, et, par conséquent n'est pas contemporaine de saint Patient, d'après vos propres observations. Il n'est pas possible non plus de restreindre au cinquième siècle, la date extrême de l'emploi des procédés romains de construction et l'usage des mosaïques. Les appareils romains les plus caractéristiques, tels que Yopus nticulatum et Yopus spicatum ont été usités jusqu'au dixième siècle, les claveaux de briques et de pierres alternées se retrouvent jusqu'au onzième et les pavages en mosaïque jusqu'au douzième. Ces caractères ne peuvent donc faire reporter au siècle de saint Patient les monuments où ils se rencontrent; il en est de même des blocs de choin antique, qui peuvent très bien avoir été utilisés à une époque relativement moderne. Ces différents cléments d'appréciation ne peuvent fixer la date d'un monument que lorsqu'ils concordent tous ensemble, ce qui n'existe pas dans la crypte de Saint-ïrénée, laquelle, indépendamment des mutilations et des res- taurations qu'elle a subies, offre, dans ce qui reste de sa construction primitive, des anomalies et des incohérences de style indubitables. Une autre preuve assez grave de la reconstruction complète de l'église de Saint-ïrénée par saint Rémy, se rencontre dans les dimensions si exiguës de la crypte, qui prouvent qu'elle fut rebâtie à une époque où, comme le dit le prélat lui-même, les trésors ecclésiastiques étaient