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     100               DE LA DATE DE LA CRYPTE

    autre annaliste, Paul Diacre, parlant de la prise d'Arles par
    les Sarrasins, fait observer que, prenant cette ville pour base
    d'opération, ils se mirent à battre les environs en démo-
    lissant tout, capta Arclate, otnnia circumcirca demolitos esse.
    La démolition systématique des forteresses et des églises
    fut donc le principal résultat des invasions musulmanes. Et
    l'on ne peut objecter que leurs irruptions furent trop rapides
    pour avoir entraîné une destruction complète. C'est en 731
    que les Sarrasins parviennent jusqu'à Sens; en 732, Charles
    Martel écrase, dans le Poitou, leur principale armée, puis il
    se rabat sur la Bourgogne, et c'est en 733 qu'il la purge de
    ces barbares et qu'il reprend Lyon et Vienne. Notre
    malheureuse ville resta donc deux ans entre les mains de
    ces implacables ennemis du christianisme. On peut dès lors
    juger ce qu'ils durent laisser de nos édifices religieux, ces
    soldats de l'Islam qui ne faisaient de conquêtes que pour
    prêcher la doctrine de Mahomet et détruire toute trace des
    autres religions (1).
       Ce n'est pas seulement l'histoire générale qui atteste ces
    faits, ils se justifient aussi par l'examen des documents
    locaux. La destruction de nos temples avait été si complète,
    si générale, qu'au bout d'un siècle, les désastres n'avaient
    pas été suffisamment réparés ; Leydrade trouvait encore huit
    églises ou monastères à rétablir plus ou moins complètement,
    et le zèle du prélat, fidèle agent de Charlemagne, et celui
    des autres évêques lyonnais qui avaient suivi, ne purent
    rendre à ces édifices leur éclat primitif; plus de cinquante


       (1) Les observations archéologiques constatent aussi la rage de
    destruction dont les Sarrasins étaient animés contre les monuments
'   chrétiens. En France, on ne trouve d'églises appartenant d'une manière
    bien certaine aux époques antérieures au huitième siècle, que dans les
    régions où les Sarrasins ne pénétrèrent pas.

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