Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
98              DE LA DATE DE LA CRYPTE

l'église de ce monastère fut reconstruite en 960, après être
restée en ruine 460 ans. Cette observation reporte à l'an 500
environ, car il ne faut pas évidemment s'en tenir à quelques
années près, reporte à l'an 500 la destruction de l'église
primitive, c'est-à-dire postérieurement à saint Patient.
Cette destruction fut si complète qu'il ne resta de l'ancien
monument que d'énormes substructions,s'élevant à quelques
mètres seulement et formant les assises du clocher actuel.
Elle fut si désastreuse que les religieux restèrent pendant
près de cinq siècles sans pouvoir y construire une nouvelle
église. Par conséquent, une telle dévastation est l'effet d'un
désastre général qui dut frapper la ville toute entière et non
pas seulement le monastère d'Ainay, ce qui serait
inexplicable. D'après cela, et voici la partie conjecturale de
 mon assertion, j'ai supposé que cette destruction était due,
 non pas aux luttes intestines des Burgundes, mais à une
 irruption des Visigoths d'Aquitaine, vers la fin du cinquième
siècle, à l'époque où Euric, franchissant la Loire, étendit
 momentanément leur empire jusqu'au Rhône.
   Quoi qu'il en soit, et même en admettant que les
dévastations, opérées à cette époque, se bornèrent à la ruine
complète de l'abbaye d'Ainay, il reste les invasions des
Sarrasins, qui, à elles seules, suffirent pour achever la
destruction de nos édifices religieux, si elle eût été incom-
plète, et pour renverser de nouveau ceux que la piété des
fidèles avait pu rétablir pendant l'intervalle. Le motif de
vos hésitations à cet égard (Mémorial, pp. 71 et suiv.) vient
uniquement de ce que vous avez cru pouvoir vous en
rapporter aux historiens locaux, Paradin, Rubys,Clerjon, etc.
Leur témoignage n'a aucune valeur sur cette question qu'ils
ont très mal connue. C'est aux histoires générales et aux
annalistes contemporains qu'il faut s'en rapporter, et là on
apprend que les irruptions des Sarrasins dans les Gaules