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30 Dl'UK MOIS IÃŽX JÃSt'AGNl- je m'attends donc, quand je la retrouverai, à la voir bien rapetissée ; devenir difficile, est ce que l'on gagne de plus certain aux voyages. Quant à ses décors intérieurs, ses statues et ses orne- ments, ils sont dignes sans doute du magnifique vaisseau qui les enferme, mais la fête de l'Ascension, qui m'a pro- curé d'autres spectacles, me prive entièrement du plaisir que j'aurais à les examiner; car tous ces marbres magni- fiques, ces bas-reliefs, ces bronzes, ces tableaux des plus grands peintres, sont ensevelis dans ce moment sous des draperies de velours grenat, chargées de crépines d'or, qui non-seulement absorbent toutes les lumières, mais qui masquent complètement les chapelles remplies d'objets d'art de toutes les époques. Or, la lumière est distribuée avec trop de parcimonie en temps ordinaire dans les tem- ples espagnols, pour qu'on puisse espérer de voir lors- qu'elle est ainsi obstruée; je cherchai quelques photogra- phies pouvant m'en donner une idée; mais l'obscurité habituelle du lieu, et, plus que cela, les prohibitions du clergé ont empêché, jusqu'à présent, les artistes d'en pro- duire. L'un d'eux est, dit-on, en instance pour obtenir cette permission ? Espérons qu'il réussira, et que nous pourrons en posséder l'année prochaine. Puisqu'il n'est pas possible de parler de visu de l'intérieur delà cathédrale, je vais m'en dédommager en parlant des cérémonies de la grande fête; pendant toute l'octave de l'Ascension, à l'issue des vêpres, se donne une grande bé- nédiction précédée de danses aux castagnettes, elles sont exé- cutées par huit enfants gagés toute l'année à deux francs par jour, pour donner quatre représentations aux quatre grandes fêtes de l'année; cette cérémonie était trop curieuse pour m'en priver, je vins avant la foule me poster au pied de l'autel, et suis parfaitement en mesure de la décrire.