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DE COLLOT-D'HERBOIS 445 prévôt des marchands de Lyon, par Collot-d'Herbois, sur la situation du théâtre dont la direction lui était confiée, et sur celle du personnel de sa troupe ( i ) : obligé, par sa posi- tion, de garder une attitude réservée et, pour ainsi dire, modeste, d'Herbois ne s'écarte jamais de la limite des plus strictes convenances, et, sous son style étudié, rien ne transpire du véritable caractère de l'homme. Mais aujourd'hui je viens apporter de nouveaux éléments à la question. Dégagé, cette fois, des entraves qui le rete- naient, puisque, au lieu des sommités administratives de la ville, il n'avait plus affaire qu'à un simple particulier, à un artisan même, vis-à -vis duquel, moins qu'avec tout autre, il n'avait point à se gêner, d'Herbois se montre ici dans le déshabillé de sa pensée, c'est-à -dire passablement dogmatique et sententieux, avec une pointe d'ironie par-ci par-là , et un peu de cette vanité prétentieuse qui est comme la marque indélébile des gens de sa profession. Ceci soit dit sans intention de blesser personne, car sur ce point, comme en bien d'autres choses,, il y a de nombreuses et honorables exceptions. Voici donc la reproduction textuelle de quatre nouvelles lettres de Collot-d'Herbois ; elles sont absolument inédites, cela va sans dire. Ces épîtres,— entièrement autographes, — font partie de la correspondance du sieur Place : les trois premières portent l'adresse de ce tailleur ; la quatrième a été envoyée à Camille Dupré, alors agent d'affaires de la Charité, et, à ce titre, chargé du recouvrement des deniers dus à la succession du défunt. (i) Voir : Le Théâtre à Lyon au XVIII^ siècle, excellent travail de M. Emmanuel Vingtrimer. — Lyon, Meton, 1879, in-8°.