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                   ÇHRONiaUE THÉÂTRALE                      939
de l'Isle et le salut de la France, nous ne possédions pas
l'immortel chant du Rhin,
    Le 2* acte de la Muette, c'est l'urne d'airain sur la tombe
d'argile.
   L'interprétation de cet opéra, qu'on vient de reprendre
au Grand-Théâtre, a été excellente, à deux exceptions près,
 — MUe d'Ervilly et M. Cabanne, qui ont droit pourtant au
bénéfice des circonstances atténuantes, eu égard aux per-
sonnages ingrats et quelque peu antipathiques dont ils
tiennent la place.
    M. Tournié, dans le rôle de Mazaniello, s'est montré
ce qu'il est toujours, un grand chanteur et un parfait comé-
 dien. Admirable d'entrain et d'énergie, il a su exprimer et
 mettre en lumière le caractère farouche et superbe de cet
intrépide pêcheur, né sur la lave du Vésuve, et en qui
 bouillonne l'instinct de la liberté. Sa voix de fer lui est en
 cela d'un grand secours et produit des effets étonnants ; mais
lui refuse-t-elle peut-être de pouvoir rendre aussi bien le
 côté tendre, affectueux de ce cœur inflexible sans doute,
 mais qui n'est pas fermé aux doux élans de l'amour fraternel.
 Il a tort, selon nous, de soupirer l'air du sommeil en voix
 de tête.
    M. Delrat, avec sa voix sonore, bien timbrée, et dont,
 cette lois, il n'a pas à mesurer et retenir les éclats, lui donne
 la réplique avec vigueur dans l'immortel duo qui lui
 est redemandé à chaque représentation.
    N'oublions pasMmc Lamy, qui a composé, avec beaucoup
 de grâce, de charme et de vérité le rôle de Fenella,

                                   FÉLIX   DESVERNAY.