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                   NICE A VOL
374                             D'OISEAU
phère, ne sont pas ce splendide soleil qui fait éclater la joie
sur le front des enfants et l'espérance sur celui des vieil-
lards.
      On l'a dit bien souvent, la vieillesse et l'enfance,
      Ces pôles opposés de l'horizon humain,
      Si contraires de goûts, d'humeur, en apparence,
      Le soleil les rapproche en un secret lien ;
      En effet, quand la neige à Paris tourbillonne,
      A Nice, vous verrez, en tricycle élégant,
      Les roses du printemps et les feuilles d'automne,
      Dans ses jardins en fleurs côte à côte roulant.

   N'oublions pas le jardin public, avec ses eaux jaillissantes,
ses moelleux tapis de moquette végétale, et son fameux pal-
mier de YAnnexion, bien que ressemblant à un gigantesque
plumeau. A deux heures, entre le pas redoublé et h polka de
l'Orphéon Niçois, alors que le tout Nice s'y donne rendez-
vous, Nice n'est plus une ville, c'est un monde ! De tous
côtés, quels cris... Figaro... h République de Marseille...
bonbon, vanille et citron, petits gâteaux tout chauds... jolis
bouquets, tout frais... Puis la réclame, plus de cors aux
pieds... plus de maux de dents!,.. Une jeune fille vous en-
lève votre chapeau avec sa corde ; un moutard vous lance
son cercle dans les jambes ; puis vient le clan élégant des ta-
bliers blancs à bavette.
      Une grasse nourrice allaitant son bambin,
      Laisse voir d'un beau sein la blancheur éclatante.
      Rêvant un pareil sort, à son cher chérubin
      Une bonne d'enfant donne un ion à la menthe.
      Là, se pavane aussi le pompon rouge et vert,
      Et maint beau caporal à la taille bien prise,
      D'un don Juan en herbe affectant le grand air,
      A bientôt pris d'assaut le cœur d'une payse.

  Balzac a dit qu'il n'y avait rien de beau comme "une fré-
gate sous voile, un cheval au galop et une femme qui