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DEUX MOIS EN ESPAGNE 367 million d'habitants. Il y avait alors en Espagne quatre-vingt villes de premier ordre, et un seul de ses districts conte- nait douze mille villages. Ils avaient des mines d'or et d'ar- gent dans les montagnes du Tage et des Algarves ; le com- merce payait un huitième de la valeur de toutes ses mar- chandises, et les impôts de l'agriculture étaient un cinquième de ses revenus, etc.. J'accepte sans contestation tous ces chiffres probablement fort exagérés, qui me prouvent sur- tout la décadence de la ville, que je quittai après les deux jours qui y sont de rigueur, et me rendis à Séville par une route assez insignifiante. CHAPITRE VIII SÉVILLE. Cette ville, qui compte maintenant près de cent mille habitants, pourrait encore en contenir un bien plus grand nombre, car chaque maison y est pourvue d'une cour et d'un jardin; elle me. paraît moins orientale que les précé- dentes, et sa Place neuve vous rappellerait l'Angleterre, si ce n'était la double rangée d'orangers qui l'entoure. La place de la Constitution, cependant sa voisine, vous ramène bien en Espagne, avec ses miradorès et ses portiques ; tout cela y est blanchi quatre fois dans l'année, règlement à faire mourir de jalousie tous nos badigeonneurs de France; les vestibules, dallés de fort beaux marbres, sont ornés de vases de fleurs, d'arcades mauresques, de statues et surtout de fontaines ; la population est élégante, ce qui l'a fait appeler le Paris de l'Espagne, mais elle est sans commerce et sans littérature. On a une position en Andalousie, dit-on, quand