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J.-B. DE SEVELINGES 353 rissante, alors que les archives intactes et complètes de l'abbaye eussent offert la mine la plus riche en matériaux de toutes les époques. La révolution, en anéantissant tous ces trésors, avait rendu la tâche, sinon impossible, du moins extrêmement difficile. Pour suppléer à cette lacune à jamais regrettable, il fallait glaner de tous côtés et se résigner à recueillir un à un les documents épars dans les bibliothè- ques, les dépôts d'archives de Paris et de la Province et jusques dans les collections particulières. Soutenu par son patriotisme et son ardeur pour l'étude, M. de Sevelinges ne se laissa ni rebuter ni abattre par les obstacles sans cesse renaissants. Armé de la patience de ces savants bénédictins qui habitaient jadis le vieux cloître de l'abbaye, il parvint, à force de démarches et de recherches, à s'entourer de matériaux considérables et inté- ressants. Il n'avait pas mis moins de vingt ans à les rassem- bler, et il ne se décida à les publier que lorsqu'il eut perdu tout espoir d'en découvrir de nouveaux. L'Histoire de la ville de Charlieu depuis son origine jusqu'en 1789 fut imprimée à Roanne chez Sauzon, et parut en 1856 (1). On ne refera pas ici le compte-rendu de cet im- portant ouvrage ; il est trop connu pour cela. D'ailleurs, comment analyser un livre où les faits abondent et où les dates se dressent à chaque ligne ? L'histoire de Charlieu reçut l'approbation des hommes • compétents et fut, dès lors, placée dans toutes les bibliothè- ques Foréziennes et Lyonnaises. Le livre de M. de Seve- linges ne fut pourtant pas à l'abri de la critique. M. Aug. Bernard, que sa haute position, parmi les savants de la pro- vince, érigeait en quelque sorte en tuteur de notre histoire, (1) Roanne, imp. Sauzon, 1856, in-8°, xvi-850 pages. 23