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322                       POÉSIE
      J'arrive enfin au lieu du pâturage;
      Mais il a plu pendant toute la nuit ;
      Aucun abri n'est dans ce lieu sauvage,
      L'humidité tout autour me poursuit ;
      De toute part l'eau des herbes dégoutte
      Et mes habits en sont tout inondés.
      Jusqu'à midi je dois rester en rouie
      Et mes pieds nus sont sans cesse arrosés.

                 Pauvre

      Labri, bon chien, mon compagnon fidèle,
       Ta voix me dit que tu souffres la faim ;
      Mais tu sais bien que, dans mon escarcelle,
      Il n'y a plus rien depuis le grand matin.
       Ne sais-tu pas que le pain qu'on me donne
      Par moi jamais sans toi ne fut mangé ?
      J'en donne encore à ma brebis mignonne ;
      J'ai souvent faim sans f avoir oublié !

                 Pauvre

      Sans mère, enfant, je n'ai pas de caresse !
      Je n'eus jamais bonheur, félicité.
      Pour toi mon cœur est rempli de tendresse,
      Tu me le rends par ta fidélité.
      Et quand, hélas ! de me battre on s'avise,
      Montrant les dents, tu viens à mon secours ;
      Par toi, mon chien, mon bourreau lâche prise.
      Ton souvenir je garderai toujours.

                Pauvre

      J'ai ramené mes brebis à l'étable,
      Le même sort m'attend là, comme ici ;