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272   MANUFACTURE DJARMES A FEU DE SAINT-ÈTIENKE

tières. Pour remédier à cet abus, on a obligé l'entrepreneur
de fournir aux canonniers des fers de la forge de Pesmes en
Franche-Comté, dont la bonne qualité est généralement re-
connue : il est distribué aux canonniers qui ont la faculté de
le changer aux magasins de l'entrepreneur s'il se trouvait
quelque barre qui fût vicieuse ou qui ne leur convînt pas.
Ce fer plus épuré et mieux travaillé, leur est donné au prix
coûtant. On fait supporter aux canonniers la perte des deux
épreuves, de manière que leurs intérêts les engageant à tra-
vailler avec plus de soin, ils sont enfin parvenus, à l'aide de
bonnes matières, de leur application et [des sacrifices de
l'entrepreneur, à faire d'excellents canons. Les pertes qu'ils
faisaient autrefois aux épreuves étaient de dix ou douze ca-
nons sur cent, il est rare aujourd'hui d'en voir plus de six
et beaucoup au-dessous. L'on est donc parvenu à se procu-
rer d'excellents canonniers; il en est de même des ouvriers
platiniers à qui l'on a donné des encouragements et àes fa-
cilités qui ont excité leur émulation. L'on a fait des appro-
visionnements en bois très considérables ; cette partie du
service est très importante, soit pour la qualité, soit pour la
nécessité où l'on est de les garder et de ne les employer que
lorsqu'ils sont parfaitement secs, ce qui ne peut avoir lieu
 que trois ans après leur exploitation. Il y en a quantité qui
se gâtent ou se fendent dans cet intervalle ; il faut donc que
l'entrepreneur qui doit faire 25 ou 30 mille fusils par an-
née, fasse entrer dans ses magasins 50 mille bois annuelle-
ment, pour être en état de bien faire le service ; c'est à quoi
l'on s'est appliqué et on a pourvu depuis la réunion des
fournitures.

                        Pour copie conforme :

                                      LE BLANC.