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          UN FORMIDABLE ERRATUM

   J'ai dû, pendant un mois, passer aux yeux de mes lec-
teurs pour un assez grotesque personnage, grâce à une
méprise typographique telle que je n'en ai jamais rencon-
trée dans ma carrière déjà longue d'homme de lettres et de
correcteur d'imprimerie.
    J'avais terminé mon article sur le lac Triton par ces
mots : « et... ça me fait rire. » Notre excellent Directeur,
trouvant sans doute le mot trop léger eu égard à la gravité
de la Revue, dans laquelle il insère cependant lui-même des
phrases assez folichonnes ( i ), remplaça le mot rire par rêver.
Ce n'était qu'une banalité. Je rétablis donc rire qui rendait
ma pensée, et, pour expliquer ma ferme détermination,
j'ajoutai en marge quelques lignes de réflexions familières,
que j'eus soin de cerner d'un trait, comme on le fait pour
tout ce qui ne doit pas être composé. Ces mots étaient
 d'ailleurs écrits à part et leur ton suffisait pour faire com-
 prendre qu'ils étaient tout-à-fait intimes. Malgré cela, ils
 ont été composés, ils ont passé sous le contrôle du correc-
 teur, sous la presse et finalement sous les yeux des lecteurs
 de la Revue, qui, à l'heure qu'il est, doivent encore se de-
 mander à quoi je songeais en terminant par des réflexions
 aussi saugrenues.
   Enfin, je puis protester que je n'ai pas entièrement perdu
le sens commun, comme on pourrait le croire à la lecture de
ces malencontreuses lignes. Cela bien constaté, il en est de
ma mésaventure comme des méprises des savants, ça me
fait rire.
                                           A. STEYERT.


   (i) Ohl M. Steyert!                              A. V.