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LE LAC TRITON ET LES GLACIERS DU LYONNAIS MONSIEUR LE DIRECTEUR, Permettez-moi de soumettre à M. E. Pélagaud quelques observations au sujet d'une intéressante étude qu'il a publiée dans la Revue de juillet dernier. Dans ce travail, qu'il a signé avec la qualification de docteur, ce qui est fait pour m'inti- mider un peu, il explique hypothétiquement l'existence de nos anciens glaciers en supposant « les plaines aujourd'hui « brûlantes du Sahara submergées sous les eaux de cet an- « cien lac Triton,, que les géographes latins (?) prétendent « avoir persisté jusqu'au commencement de notre ère. » Admettant donc l'existence de cette vaste mer intérieure et attribuant aux Alpes une hauteur double de celle qu'elles ont actuellement, M. Pélagaud estime que la surabondance d'humidité ainsi obtenue a dû être entièrement condensée par les montagnes, au point de produire des masses de neiges telles que les chaleurs de l'été ne pouvant suffire à les fondre, elles produisaient ces glaciers immenses qui s'éten- daient alors jusqu'au-delà de Lyon. Telle est la théorie ; mais, tout en l'admettant en principe, je dois faire une réserve à propos du fait géographique et historique qui lui sert de base. Le lac Triton n'occupait pas les immenses plaines sablonneuses du Sahara. Son empla-