Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                      AU XVIIe SIÈCLE                     97

télégraphe, et de ces mille découvertes qui ont asservi la
nature à l'homme dans des proportions qu'il était impossi-
ble de concevoir. L'utopiste le plus Imaginatif du xvnesiècle
n'aurait rien pu inventer de comparable à ce que nous
voyons.
    Il n'est guère douteux que, dans deux autres siècles, ou
plus si l'on veut, car la société dans son itinéraire a aussi
ses étapes et ses grand'haltes (mais qu'importe le temps ?)
la société actuelle sera aussi renouvelée de fond en comble,
et représentera un type qu'il nous est aussi impossible de
nousfigurerqu'il l'eût été à Mornieu de se figurer la France
sans un roi à la Louis XIV, sans aristocratie, sans parle-
ments, avec des chambres souveraines, élues par le suffrage
universel, et un temps où sa maison de la place Bellecour
serait éclairée au gaz, où mille usines pour la fabrication
de produits inconnus auraient pris la place des « pacqué-
rages et des Broteaux » de son domaine de Gerland, et où
la gare de Perracîie s'élèverait à l'endroit des vourgines de
l'île Mognat.
    Alors d'autres viendront, qui étudieront curieusement
nos testaments, nos contrats, nos différents, nos mœurs,
toutes choses qui leur paraîtront étranges et surannées.
Voilà qui serait intéressant, de revenir au milieu de cette
société nouvelle. Mais ces changements, nous ne les con-
naîtrons pas plus que Mornieu ne connut les nôtres ; alors
notre poussière elle-même ne sera plus notre poussière ;
mille corps nouveaux s'en seront disputé les éléments et
les auront élaborés. Et ainsi va. le monde, sans nous dire
pourquoi.

                                  N. DU PUITSPELU.



                                                   7