Revue du Lyonnais » série 4 - n°8 ( 1879 ) » pp.092

Ç)2              LE TESTAMENT D'UN LYONNAIS
tes précises des naissances et des décès. Nous avons vu
seulement qu'au 25 avril 1699, Joseph de Quinson était
déjà entré en possession des biens de sa sœur et faisait faire,
contradictoirement avec M. de Rochefort, héritier de
Françoise de Mornieu, sœur de François, une estimation
 des biens laissés à son décès par Melchior de Mornieu le
 père.


                                 XV

   Joseph de Quinson, le 29 janvier 1700, vendait la mai-
son de la rue Juiverie à George-Antoine Charrier, écuyer,
seigneur baron de la Roche Jullié et Julliennas, Vaux, la
Charme, Saint-Jacques, des Arais et autres lieux (1).


   (1) George-Antoine Charrier avait sans doute été porté à acquérir
cette maison, parce qu'il en possédait déjà une, contiguë au sud, qui
lui venait de l'héritage de Gabrielle du Four, sa grand-mère, épouse de
Guillaume Charrier. J'ai parlé plus haut du testament de Gabrielle du
Four. Il y a peut-être quelque intérêt à suivre les variations de valeur
de cet immeuble, du commencement du xvn e siècle à nos jours.
   Le i « septembre 1620, Gabrielle du Four, de compte à demi avec
Gaspard Dugué de Bagnoîs, son cousin, avait acheté cette maison par
sentence d'adjudication, au prix de cinquante mille livres.
   Le 2m« janvier 1643, Gabrielle achetait de Gaspard Dugué sa moitié
indivise, moyennant le prix de vingt-sept mille livres.
   Le 2 mars 1694, à la suite de poursuites et saisies contre George-
Antoine Charrier qui, né en 1675, était mineur et avait pour tuteur son
oncle Jean-Baptiste Charrier, prieur de la Salle, plus tard abbé d'Ai-
nay, elle fut licitée et adjugée à un sr Morin pour le prix de 29,600 li-
vres seulement. — La dette qui motivait l'expropriation était de 500
livres ! — Morin aussitôt « esleut en amy et subrogé en son lieu et
place, Jean-Baptiste Charrier, en tant que curateur » de l'exproprié.
   Jointe â la propriété Mornieu, acquise en 1700 pour sept mille livres,
elle fut vendue, le 28 août 1712, à noble Antoine Constant, ancien
échevin, pour la somme de 49,400 livres et « six cent livres d'estraines