Revue du Lyonnais » série 4 - n°8 ( 1879 ) » pp.056

56                      BIBLIOGRAPHIE



                             XIII
   O malheur! devant le frère, transformé en ennemi, s'en-
fuyait, cherchant le salut, la petite Eglise avec les saints li-
vres ; elle s'enfuyait, guidée par son pasteur, loin des flam-
mes dévorantes. Mais la même mort ne tarde pas à l'attein-
dre. Écoutez ! hors des fentes des rochers s'élève, de gosiers
suffoqués par la fumée, le psaume des martyrs.

                             XIV
   Au-dessus des tombeaux de ceux qui moururent en chan-
tant, flotte maintenant le drapeau aux trois couleurs, devant
lequel la nation réunie s'est liée par un serment d'amour :
sur les ruines du trône écroulé, elle a juré que le frère vi-
vra maintenant en paix à côté de son frère, et que la liberté,
désormais la reine du pays, protégera petits et grands.

                             XV
   Cependant, comme la nature, dans ses soins maternels,
tient caché le germe dans le sol jusqu'à ce que le soleil le
réveille de l'engourdissement de l'hiver, ainsi devait revivre
le génie. La vieille semence, refleurissant pour les jeunes
héritiers, se teignit bientôt d'un tendre vert qui recouvrit
tous les champs.

                             XVI
   Autour des ruines des châteaux, enlacées de lierre, déjà
la fée provençale, la rose Estérelle, était apparue à maint
adolescent, non plus avec la lance et le bouclier d'or, mais
vêtue de blanc et rêvant, avec une douceur majestueuse,