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                        BIBLIOGRAPHIE                       53

son cœur quand elle portait le chaste vêtement de femme,
il ornait tellement d'images, étincelantes comme des bijoux,
l'objet qui délectait ses yeux, qu'il le révélait, clairement
et délicieusement, à tous ses auditeurs.

                              III

   Des dames, prises pour arbitres, dépendait le jugement;
à elles il appartenait de prononcer si le poète était digne de
louanges, si ses paroles étaient heureusement trouvées, si
brillante était sa mélodie. Quand, pour glorifier de nobles
châtelaines, il avait accordé sa lyre avec justesse, le cercle
gracieux faisait entendre sa sentence et annonçait au chan-
teur qu'il avait gagné la couronne et le bienheureux gage
d'amour.

                             IV
   Oh 1 comme jaillissaient, ouvertes par les regards de l'a-
mour, les sources de chansons '. Ce fut le printemps, l'âge
d'or des poètes. La gloire que les chevaliers conquéraient
avec la couronne de lauriers, non pas par la lance ensan-
glantée, mais par la langoureuse stance, à la cour d'amour,
retentissait de loin en loin.

                              V
   Tel le vent disperse les graines du printemps, ainsi se ré-
pandaient leurs noms au cœur même des pays, le long du
Danube et le long du Rhin. Ces germes étrangers s'épa-
nouissaient en fleurs, exubérants comme sur le sol natal ;
et, avides de ce miel vierge, nous trempions, nous Alle-
mands, nos lèvres dans leurs calices.