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3e                    LECTURES A LA SORBONNE
 et la plus exacte de la période décennale de l'art français?
Non, assurément, car cette restriction par trop modeste
 manque de patriotisme; et, l'on peut affirmer que, si les
plus grands peintres français brillent par leur absence à ce
concours, en revanche, l'anecdote et le petit art s'efforcent
 d'y noyer et d'absorber le grand art. Les jeunes écoles y
 veulent briller par le nombre et le monopole. Au lieu de
 320 artistes, il en fallait 1,500 à 2,000. Et certes! ce chif-
fre pouvait produire un effet plus équitable et plus vrai de
 toutes les forces vives de l'art français actuel, car il était
fort inutile de dévaliser le Luxembourg. Dans tous les cas,
 on n'aurait point dû oublier Chenavard qui eût pu briguer
l'honneur du Ier prix du grand art sur toutes les nations
avec son œuvre Michel-Angesque qui est la plus haute note
de l'art moderne en pleine anarchie.
    On aurait dû prier les (1) Couture, les Yvon, les Baudry,
les de Neuville, les Détaille, etc., d'apporter leurs œuvres
 à ce concours. Malgré ces criantes absences, l'art français
avait une exubérance et une vitalité remarquables. Les
jeunes maîtres y absorbaient à tort, sauf M. H. Lehmann
insuffisamment représenté, les plus grandes places avec un
nombre indiscret d'oeuvres qui eussent pu rester à leur des-
tination. La grande peinture historique y avait, certes ! de
jeunes et vaillants athlètes, qui, promettent beaucoup assu-
rément pour le salut du grand art, et, il est à regretter que
les peintres précités n'aient point pris place au concours.
    L'histoire de l'art au xixe siècle doit stigmatiser cette ini-
quité juridique s'adjugeant les premières places et les ré-
compenses les plus hautes. Ce triste fait reconnu de tous,


   (1) Hélas ! pauvre Couture, il vivait [alors ; il aurait honoré son pays.
— Ah ! que n'ai-je pu, de son vivant, le faire nommer titulaire de l'Ins-
titut universel.