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47Ô CHRONIQUE LOCALE On attend le commencement des travaux du Muséum d'histoire na- turelle qui veut un palais à lui, au Parc, au lieu des étroites et insuffi- santes galeries dans lesquelles il est emprisonné. — Toute chronique a sa note triste ou tout au moins sérieuse. Les journaux nous apprennent que notre illustre et cher poète, M. Victor de Laprade, fait construire en ce moment, à Montbrison, une sépul- ture de famille où il compte inhumer les siens et reposer lui-même, plus tard, à côté d'eux. C'est une pensée pieuse que nous ne pouvons blâmer, mais nous espérons bien qu'il restera encore Lyonnais, grand poète et bien vivant, de bonnes et longues années. — L'église de Saint-Bruno vient d'obtenir son complément. Sur sa façade, dans une niche ménagée à cet effet par son habile architecte, on voit, depuis quelques jours, une statue de saint Bruno, copie de l'œuvre si remarquable d'Houdon, qu'on admire, à Rome. — Les lecteurs du Salut public se souviennent d'un charmant feuille- ton intitulé : Ischia, souvenirs de jeunesse, paru l'année dernière. Sous une forme légère et dans le cadre d'un roman, M. Elisée Pélagaud avait touché aux origines de l'histoire de l'Italie, et refait tout ce qui avait été dit sur les Étrusques, à une époque où on ne connaissait guère en- core, en fait d'antiquité, que ce qui nous venait des Grecs et des Ro- mains. La maison Dentu, de Paris, a compris tout ce qu'il y avait de sérieux dans cette histoire de deux cœurs qui s'aiment, au pays de l'amour par excellence, entre Naples et Sorrente, sur les bords de ce golfe où se trouvent Herculanum, Portici, Castellamare, Ischia et tant d'autres lieux que tous les grands poètes ont chanté. La maison Dentu a la main heureuse ; si elle a publié l'ouvrage de M. Pélagaud c'est qu'elle y a vu un succès. Aujourd'hui, M. Elisée Pélagaud, qui revient des pays du soleil, nous présente le Château de Malatrait, autre roman de cœur où la géologie a la plus grande part et, comme simples cartes de visite, deux brochures plus savantes qu'elles ne sont grosses, sur la Préhistoire en Algérie et sur l'Archéologie chrétienne à Rome. D'après l'auteur, l'Algérie aurait connu les mêmes péripéties que la France; elle aurait eu sa période glaciaire, avec toutes ses conséquences ; elle aurait eu son âge de pierre, ses ateliers de silex taillés, ses dolmens et aujourd'hui encore, dans certaines montagnes, une population blonde, aux yeux gris, à la fière et sauvage allure, contrastant avec les peuples bruns qui l'environnent ; on dit que ce sont ces races blondes qui ont