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CHRONIQUE THÉÂTRALE 47 r IIe A quoi Lucinde, c'est-à -dire M Jeanne Brindeau ré- pond : Non, non, n'en faites rien; ma faiblesse est trop grande, J'aurais peur d'accorder trop tôt votre demande. Remenez-moi chez nous. — Cela est de tous les temps. — Et le Médecin malgré lui, cette comédie bouffonne où Molière a mis en riant au front du charlatanisme la marque ineffaçable du Ridicule., — cette charmante bouffonnerie que tout le monde connaît, et dont on cite dans la conver- sation, sans le savoir, sans le vouloir même, des phrases, des scènes presque entières, tant elles sont justes et encore vraies pour nous. Les rôles, dans ces deux pièces, nous voulons dire les principaux, car des autres nous n'en parlerons pas, pour n'avoir pas à dire des choses désagréables, ont été conve- nablement tenus. M. Didier ferait un excellent Gros-René, s'il ne chargeait pas trop ce personnage, qui est comique sans être grotes- que. Qu'il soit plus sobre et contienne un peu sa nature drolatique, trop riche peut-être et qui dépasse le but sou- vent en voulant trop bien l'atteindre. — Nos compliments pour sa fameuse tirade sur les femmes qu'il a dite très-bien, quoique en se pressant un peu trop. M1Ie Brindeau tient fort gentiment le rôle de Lucinde. — Elle a bien compris le caractère de la charmante création de Molière; —d'ailleurs elle est jolie comme on doit l'être et a le désir de bien faire — ce qui vaut mieux encore. — On comprend qu'elle plaise à Eraste, qui ne nous plaît pas du tout. M. Riga est un excellent artiste. — Le genre classique