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CHRONIQUE LOCALE 397 à voix basse.Jugez donc! Outre le Monde en dèshà billi,\tïivx'i si empreint de goût du terroir que vient de publier M. Alexis Rousset et si conserva- teur de vieux souvenirs,quoique l'auteur ait confondu les deux cousins de Moyria-Maillat, le poète et l'homme politique dont il n'a fait qu'un seul personnage, voilà , qu'a paru, le I er mai, comme un soleil à l'ho- rizon, un volume lyonnais pur sang : papier, impression, composition, brochage. II eût bien fallu voir, vraiment, qu'un étranger y eût mis la main ! Les Vieilleries lyonnaises, par M. Nizier du Puitspelu, est un monument élevé à la gloire de tout ce qui existe, choses et gens, as- pects et souvenirs entre la Croix-Rousse et la Mulatière. On y parle des Bêches et du Quinet, de Rossignol Rolin et du Père Coquart, des Bugnes, des Cadettes, de l'Ouche, des Équevilles, du Binet, des Arbouillures et de la Vogue des Choux ; aussi le livre fait-il prime. On l'a enlevé, on l'a joué à la bourse et il a eu de suite une hausse de 33 °io. Une seule chose a arrêté ce jeu effréné, c'est que tout le monde a voulu acheter et que personne n'a voulu vendre. Un de nos plus érudits collaborateurs, qui connaît toutes les finesses de notre langue, tous les mystères de la rue Juiverie et de la rue du Bœuf, tous les seertts de la rue Saint-Jean, tous les détours de Saint-Georges et de Saint-Paul et qui va encore aujourd'hui de Bellecour aux Terreaux par les allées de traverse sans voir le soleil, s'est chargé de faire connaître ce livre pré- cieux aux lecteurs de la Revue du Lyonnais. C'était peut-être inutile, nos abonnés ayant déjà sans doute entre les mains ce volume qui de- main vaudra trois cents francs, mais nous avons pensé que de même que beaucoup de gens aiment à ce qu'on leur parle de l'astre des deux, quoiqu'il les éblouisse, une foule de lecteurs aiment qu'on leur décrive les beautés du livre de M. du Puitspelu quoiqu'ils en aient admiré eux- mêmes les richesses et la splendeur. — A propos d'éclat, de lumière et de splendeur, impossible de pas- ser sous silence les portraits à la lumière électrique de la rue de la Barre ; c'est une vogue et un engouement, dans tous les cas, bien mérités. Le 18 avril déjà , une réunion de quarante journalistes gracieu- sement invités par M. et Mm= Lumière, avaient constaté la supériorité des produits obtenus par le système Jablockoff, pour lequel notre ha- bile photographe est privilégié. En quelques secondes, à dix heures du soir, des produits magnifiques avaient été obtenus ; mais le 3 mai, les expériences ont pris l'importance d'un événement. Les autorités de la ville et du département, la presse entière appar- tenant à toutes les opinions, des professeurs de Facultés, des érudits,