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                   L'EXPOSITION DE 1879                     391

riosité de vogue reproduite avec tous les petits accessoires
qui font le bonheur des naïfs et des désœuvrés. Malgré cela,
M. Salle a des admirateurs, tant mieux pour lui ; quant à
nous, nous aimons mieux les enfants et les petites ouvrières
de M. Apvril. Des trois toiles qu'il a envoyées, c'est la
Soupe, trop chaude, que nous préférons et de beaucoup, malgré
le lumineux rayon de soleil qui éclaire sa petite scène
Autour du poêle. Donc la Soupe trop chaude, au premier aspect,
et n'était le vêtement brun de la fillette, lequel rappelle le
coloris d'Antigna, nous a fait l'effet d'un Greuze ; la tête de
l'enfant est gracieuse, le mouvement des lèvres bien saisi et
la pose est naturelle, d u e M. Apvril serre un peu plus son
dessin et qu'il fasse des études de mains pour mieux les
dessiner et, avec M. Beauverie que nous prions d'accuser
d'avantage les yeux de ses paysans, il aura un jour sa place
à côté des Lenain et des Chardin, deux maîtres réalistes
de l'Ecole française, dont les personnages respirent un tel
parfum d'honnêteté qu'ils en arrivent à être distingués.
   Et maintenant que nous venons de dire à M. Beauverie
tout le bien que nous pensons de lui, permettons-nous de
lui adresser une demande : M. Beauverie habite Paris, mais
il est né à Lyon, une partie de sa famille y habite, et nous
serions heureux qu'il voulût bien se souvenir assez de son
pays pour désirer en reproduire les sites les plus remarqua-
bles. Peut-être, comme la plupart de ses compatriotes, les
ignore-t-il ; eh bien, nous les lui signalons et ce nous serait
une joie véritable que de voir interprétés par son sympa-
thique talent des paysages qui, par le ciel, les lignes et la
tonalité forment un contraste frappant avec ceux des envi-
rons de Paris. Ce serait, pour beaucoup, une révélation et
tel qui croirait alors avoir devant les yeux une vue d'Italie
serait tout étonné d'apprendre que ce qu'il admire, se
trouve à cinq ou six lieues de Lyon. Le Lyonnais, on ne