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382 ALBERT ALBRIER brochures sont remplies de notes, de renvois et de méticu- leuses indications de sources. Plus désireux d'instruire que de plaire, il nJhésite pas, au besoin, à sacrifier la forme au fond, et aime mieux fatiguer le lecteur par une aride no- menclature de faits et de dates que l'éblouir par une bril- lante mais vaine déclamation. Toutefois, son style, môme lorsqu'il s'exerce à faire de la généalogie, n'est dépourvu ni de charmes, ni d'élégance. Il sait admirablement dissimuler le défaut inhérent à ces sor- tes de travaux à l'aide d'un ingénieux artifice qui donne de la vie aux générations dont il retrace le tableau. Ces qua- lités précieuses se montrent surtout dans quelques-uns de ses écrits, notamment dans la Notice biographique sur le co- lonel baron Martenot de Cordoux. Cette page remarquable, qui fut le coup de maître par lequel le jeune érudit débuta dans la vie littéraire, retrace avec vigueur la carrière mili- taire d'un brave officier, auquel il restitue l'honneur d'avoir fait, à la sommation de Wellington, sur le champ de ba- taille de Waterloo, l'énergique et mémorable réponse qui a, bien à tort, immortalisé le nom de Cambronne. L'habi- leté de M. Albrier comme écrivain ne brille pas moins dans les autres productions de sa plume. Partout il étonne par sa vaste et précoce érudition, comme il séduit par les qua- lités de son style. Les divers travaux, dont nous donnerons la liste à la suite de cette notice, ne sont pas les seuls titres de M. Albrier à la reconnaissance des érudits. Dans son zèle infa- tigable pour tout ce qui touchait à sa chère Bourgogne il songea à fonder un recueil mensuel destiné à propager le goût des recherches historiques et le culte des antiquités locales. Pour bien apprécier les difficultés de cette entre- prise et le rôle qu'y joua M. Albrier, nous ne saurions mieux faire que de céder la parole au bienveillant président