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                         POLEYMIEUX                        361
 se couvrent de bois, dont la teinte encore bistrée se nuance
 de vert et s'illumine de claretés soudaines ; elles se rappro-
 chent de notre chemin, resserrant le vallon qui semble
 pendant quelques minutes une gorge étroite, et le ruisseau
cascade alors bruyamment entre des saules au feuillage
délicat et argenté déjà. La nature embaume, et de toutes
parts l'austère livrée de l'hiver disparaît sous les chauds
rayons du soleil d'avril. Le coucou jette aux échos sa note
solitaire, le rossignol essaye ses roulades amoureuses et
quelques papillons se hasardent à voltiger au-dessus des
fleurettes qui viennent d'éclore.
   Toute cette partie de la route est délicieusement jolie ;
d'un côté, nous passons au pied de bouquets de frênes
superbes, dont les fûts, d'un gris verdâtre piqué de taches
noires, se dessinent en-avant des prairies lumineuses, qui
occupent le fond de la vallée et des hauteurs, vaporeuses qui
les dominent, tandis que de l'autre, entre les troncs noueux
de vieux noyers dont les racines se tordent, comme des
serpents, le long du talus sur lequel ils sont plantés, nous
revoyons les taillis et les grands prés qui descendent du
Mont-Thou.

      (A suivre).

                                         E. JUMEL,