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340 LE THÉÂTRE A LYON le nom de la sémillante Mlle Feuchère. Un homme d'es- prit, demeuré inconnu, composa même, à cette occasion, une satire intitulée : Avis d'un Bonhomme à M. Grimod ( i ) , dans laquelle il plaisante assez méchamment le critique sur son optimisme et sur sa passion. « Grimod, disait-il, Grimod, tes vers valent moins que ta prose, Et cependant ta prose ne vaut rien. Pour titre à tes écrits mets toujours : Peu de chose. Ce titre heureux les désigne trop bien. Des Lyonnais tu vantes le génie, Partout tu trouves de l'esprit Et jusque dans l'Académie, Où Delandine écrit, récrit (2) Ce qu'avant lui d'autres ont dit, Où de Bory (3) comme toi versifie, Où Potot fut, dit-on, introduit Par une escroquerie, Où tu le seras si tu veux, Vu que pour t'asseoir avec eux Tu fais si bien tes preuves d'ânerie : Je parle ici de ce goût épuré Qui de la glaçante Feuchère Nous prône par extrait le talent ignore. Passe encor de louer les vertus d'Ocquerre, A ses talens de bon cœur j'applaudis. Sa taille svelte et sa marche légère, A mon esprit rappellent Eucharis ; De sa figure, et si mâle et si fière, L'amante de Dunois n'eut pas les traits hardis. (1) Citée par M. G. Desnoiresterres, qui mentionne encore une pièce intitulée : — Consolation à Mademoiselle Feuchère, pour la consoler de ce que, depuis qu'elle est à Lyon, elle n'a pas encore réuni sur son talent, comme elle l'a fait sur sa personne, l'universalité des suffrages. Demi-page in-8°. (2) Bibliothécaire de la ville de Lyon, auteur de VEnfer des peuples anciens. (3) De Bory, commandant de Pieffe-Scize.