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328 LE TESTAMENT D'UN LYONNAIS que intérieur avec les mappemondes, et on élèvera un autel bien fait et convenable » « Qu'on place dans le temple de Cérès ou ailleurs l'i- mage de ma mère, dit Aristote dans son testament. On mettra dans mon tombeau les os de Pythias (sa femme). On exécutera aussi le vœu que jJai fait pour la conserva- tion de Nicanor, en plaçant à Stagyre les animaux de pierre que j'ai voués pour lui à Jupiter et à Minerve sauveurs : ils doivent être de quatre coudées. » « On aura soin de Nicanor, ainsi que nous l'avons fait,» dit Épicure, qui ne fat du reste en rien le vulgaire jouis- seur, que l'on nous représente quelquefois. « Il est juste que tous ceux qui ont été les compagnons de nos études» qui y ont contribué de tout ce qu'ils ont pu, et qui se sont fait un honneur de vieillir avec nous dans la spéculation des sciences ne manquent point, autant que nous pourrons, des choses qui leur sont nécessaires pour le succès de leurs dé- couvertes. Je veux qu'Hermachus ait tous mes livres. » Il y a loin de ce ton serein au trouble., à l'effroi exprimés par le testament de Jean Racine, si touchant cependant : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Je désire qu'après ma mort, mon corps soit porté à Port-Royal des Champs, et qu'il y soit inhumé dans le cimetière, aux pieds de la fosse de M. Hamon. Je supplie très-humblement la Mère abbesse et les religieuses de vouloir bien m'accorder cet honneur, quoique je m'en reconnaisse très-indigne, et par les scandales de ma vie passée, et par le peu d'usage que j'ai fait de l'excellente éducation que j'ai reçue autrefois dans cette maison, et des grands exemples de piété et de pénitence que j'y ai vus, et dont je n'ai été qu'un stérile admirateur. Mais plus j'ai offensé Dieu, plus j'ai besoin des prières d'une si sainte communauté pour attirer sa miséri- corde sur moi. Je prie aussi la Mère abbesse et les religieuses