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292                  L'EXPOSITION DE    1879

son ciel d'un bleu de turquoise et son soleil étincelant.
Quant aux Environs d'Jrgelés (Pyrénées-Orientales), c'est
un de ces tableaux de chevalet au ciel limpide, aux vagues
transparentes et aux terrains fortement empâtés qui sont
aujourd'hui la monomanie courante de l'artiste.
   Somme toute, et au risque de nous attirer des reproches
de la part des admirateurs de M. Appian, disons que nous
avons été moins impressionné devant ses tableaux que de-
vant ceux de M. Gustave Allemand, un Soir d'hiver et Oc-
tobre à Crémieu (Isère). La vue de ces œuvres nous a fait
revivre des heures heureuses, des heures d'oubli passées à
vagabonder dans des sites à peu près semblables, et nous y
avons trouvé un tel caractère de vérité, un tel amour de la
nature, toujours belle quelle que soit la saison, toujours
 adorable pour ceux qui savent la comprendre, qu'il y a eu
communion de sentiments entre le peintre et nous. En pré-
sence de cette peinture si sincère et si poétique d'une con-
trée faite pour inspirer un artiste, nous avons été ému et
nous avons été heureux de voir, ainsi confirmée, une idée
souvent émise par nous que les saisons délaissées, calom-
niées même de l'extrême automne et de l'hiver ont peut-être
encore plus d'attrait que le printemps et l'été, si vantés et
si chantés.
   Remarquons les Sables de Franchard, forêt de Fontaine-
bleau, que M. Lecamus nous montre dans leur triste nudité
par un ciel orageux et sans lumière. C'est vrai d'effet,
mais si désolé d'aspect que l'oeuvre manque de charme et
n'appelle pas le regard. Par contre, la lumière ne man-
que pas dans le grand soleil couchant qui illumine, aux en-
virons de Villewille, une plage vue à marée basse, par
M. de Sachy. C'est brossé avec verve et harmonieux
de ton.
      Enfin, nos regards rencontrent le meilleur, à notre avis,