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290 L'EXPOSITION DE 1879 fond jaune d'or qui chauffe le regard sans l'éblouir. Le voi- sinage de ces deux toiles nous fait trouver un peu grise la tonalité générale an Point noir, de M. Carpentier, un tableau fort spirituel et qui nous' représente de petits paysans se baignant, sans caleçon, il faut bien le dire, dans la petite rivière du lieu. Tout à coup, ils sortent en hâte de l'eau, s'habillent précipitamment ou fuient, à demi-nus, se cacher dans le bois voisin. C'est qu'ils viennent d'apercevoir au loin, c'est vrai, mais sur le sentier qui mène au pont sous lequel ils prennent leur bain, un point noir en effet. C'est le curé. Ne laissons pas passer, sans en parler, la Branche de pommes, de M. Leclaire, une étude un peu lâchée, mais d'une vivacité de couleur prise sur le vif, et surtout de la Marmelade, de M. Bergeret, si grassement peinte et d'une vérité qui vous met l'eau à la bouche. Enfin, pour en ter- miner avec cette cimaise,.citons une vue presque microsco- pique de dimensions, mais grande d'espace, des Falaises d'Yport et à 'Etretat, prise des grèves de Fécamp, par M. Flick. Nous y retrouvons ce même ciel voilé, cette même lumière tamisée par les brumes qui étonne tant dans le tableau de Toudouze tous ceux qui ne sont pas familiers avec les côtes normandes. Disons un mot, en passant, de l'Amateur distrait, d'Henri Brispot, une charge qui fait le bonheur des visiteurs du dimanche, et finissons par un Café au Caire, de M. Castres, un petit tableau fort soigné, avec deux Arabes bien campés et un des nombreux ânes qui figurent cette année à l'Exposition. Cette œuvre mignonne nous ramène au-dessous des deux grands paysages de MM. Benonville etBeauverie. Le pre- mier nous représente l'Anio entre Tivoli et Vkovara ; c'est d'une belle facture, d'un beau dessin surtout, mais cela manque un peu d'effet, quoique le site soit charmant. Le second nous portraiture un coin des bords de l'Oise, les