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L'EXPOSITION DE 1879 217 est peinte avec tous les chatoiements que vous savez. Cela se passe dans des jardins que la fantaisie de l'artiste a ornés de la naumachie bien connue du parc Monceau. C'est du laBrély,rien de plus.Quant à la toile intitulée « hParure », elle nous plaît peu; la femme, vêtue de satin blanc, qui es- saie des perles, est lourde et sans distinction. Par contre, l'artiste sort de sa manière habituelle dans le tableau du « Satisfait ». C'est un vieux domestique qui, tout en faisant le grand salon, s'arrête pour prendre une prise et se mirer dans son ouvrage. La physionomie du bonhomme est par- faite ; seulement on le dirait grimé et, involontairement, il nous a fait songer à Reignier, l'ancien sociétaire de la Co- médie française, dans le rôle du vieux Noël de la Joie fait peur. Quant au salon, il est traité, dans tous ses détails d'a- meublement et de tapisserie, avec un soin minutieux et une harmonie de tons remarquable; mais, à première vue, il ne nous a pas paru parfaitement d'aplomb. Nous aimons éga- lement beaucoup le portrait, peint par le même artiste, de M1Ie C . . . C'est un beau et bon portrait, le meilleur peut- être du Salon, à notre avis, et malgré un fini de détails in- incroyable, largement et grassement peint. Le caractère pé- tulant et décidé de la fillette se lit dans son regard. Elle pose, du reste, en conscience, la mignonne, et l'on sent qu'elle s'est imposé à elle-même d'être immobile pendant toute la séance. Ce sera une femme, une vraie femme, et si on ne l'adore pas, on la détestera. Tout à côté de ce portrait, on a placé une grande toile envoyée de Paris par M. Charles Comte, et désignée sous ce titre le « Dante. » Tout d'abord, vous vous figurez que le grand Florentin doit être le principal personnage du tableau; détrompez-vous, il n'en est rien : il est la cause du sujet, mais point le sujet. La scène se passe sur les bords de l'Arno, non loin de la ville. Une famille riche, à en juger