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184 LE THÉÂTRE A LYON personnes qui avaient des relations avec lui n'eurent ja- mais qu'à s'en féliciter (1). Ainsi qu'il l'avait annoncé au commandant de la ville, il s'occupa aussitôt de rédiger deux projets d'ordonnances qui reçurent l'approbation de cet officier. L'un, qui con- cernait la Police intérieure du Théâtre, fixait le lever du ri- deau à cinq heures et demie précises, défendait l'entrée du spectacle aux enfants, à cause des cohues, aux chiens, à cause du bruit qu'ils font, aux valets et aux domestiques, parce que les spectateurs continuaient, malgré l'interdiction formelle, à amener leurs gens, les actrices leurs coiffeurs et leurs tailleurs, et que tout ce monde grouillant dans les vestibules pénétrait jusque dans les coulisses, qui ne de- vaient être abordées que par les parents des acteurs. L'autre projet, qui traitait des Répertoires, des répétitions et des représentations, concernait surtout les acteurs : « Ils ne pourront, disait l'article 9, rien changer ni ajouter à leurs rôles, complimenter le public, lui adresser la parole, ni lire aucun écrit jeté sur le théâtre, sans notre permission expresse (2). » Ces mesures d'ordre une fois prises, le directeur s'occupa d'une autre amélioration qui, dans sa pensée, devait aug- (1) Dans une lettre écrite au prévôt des marchands, un M. Rivât, notaire à Lyon, qui avait eu à se plaindre de quelques employés du Théâtre, s'exprime en ces termes : — « J'ai reçu hier une lettre de M. d'Herbois-, remplie d'excuses sur le procédé de ses portiers. Peu après, je l'ai rencontré et je ne puis rien ajouter à son honnêteté. Je lui ai annoncé que je ne pousserais pas plus loin la vengeance (ce sentiment n'ayant jamais été le mien) ; que, de votre consentement, je*dispensois ses portiers de la prison ; qu'en un mot, oubliant l'injure, je pardonnois l'offense (11 mars 1788). » (2) Ces deux documents sont écrits en entier et signés de la main de Collot-d'Herbois. — V. Arch. mss, de la Ville.